Tout au long des processus créatifs qu’il a menés comme chorégraphe, Perreault s’est entouré de collaborateurs qui l’ont suivi le temps d’une ou de plusieurs créations. Des collaborateurs qui l’ont inspiré, guidé, transformé et accompagné dans la mise en scène d’une vision esthétique profonde, unique et singulière.
Jean-Pierre Perreault disait : « Pour moi la chorégraphie est l’expression de l’espace comme la danse est celle du corps. Il y a l’espace (le paysage), le lieu (les murs, les obstacles), la lumière (l’heure, le temps), et des êtres qui leur donnent vie. »
Tirée de Mathieu Albert, « Jean-Pierre Perreault », ETC Montréal, no 15 (août 1991).
Jeanne Renaud est considérée comme l’une des pionnières de la danse moderne québécoise. Elle étudie auprès d’Elizabeth Leese et de Gérald Crevier à Montréal, puis à New York auprès de Merce Cunningham, Hanya Holm et Mary Anthony. En 1948, elle donne un récital à Montréal avec Françoise Sullivan – un franc succès qui l’incite à continuer son parcours. En 1952, dans le climat d’ostracisme engendré par Refus global, Renaud décide de rejoindre quelques-uns de ses confrères automatistes expatriés à Paris.
En 1959, Renaud collabore avec Françoise Riopelle à l’École de Danse Moderne de Montréal, où elle danse, chorégraphie et enseigne. En 1965, elle réalise un projet indépendant Expression 65, un spectacle de danse présenté dans un théâtre de poche de la Place Ville Marie.
En 1965-1966, elle fonde le Groupe de la Place Royale, première compagnie de danse moderne au Québec. Pendant six ans, Renaud dirige les activités de la troupe et tient les rôles de danseuse, chorégraphe, directrice artistique, administratrice et enseignante. C’est dans ce creuset qu’elle s’associe à Peter Boneham et d’où émergera Jean-Pierre Perreault.
Elle quitte la compagnie en 1972 et ouvre la Galerie III, un espace pour les arts visuels où elle présente aussi de la danse, du théâtre et de la musique d’avant-garde.
Renaud occupera divers postes de gestion au Conseil des arts du Canada et au ministère des Affaires culturelles du Québec. Elle dirigera le Conservatoire d’art dramatique du Québec, à Québec et à Montréal, puis assumera la codirection artistique des Grands Ballets Canadiens (1985-1987).
Renaud s’est consacrée à toutes les formes d’expérimentation artistique et a signé la chorégraphie de plus de 40 œuvres, la plupart présentées par le Groupe de la Place Royale.
Renaud a reçu, en 1989, le prestigieux prix Denise-Pelletier, décerné par le gouvernement du Québec, et le prix du Gouverneur général dans le domaine des arts d’interprétation en 1995.